Près de 40 000 : c’est le nombre de véhicules impliqués chaque année dans une collision avec un sanglier, d’après les relevés du Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages. Ce chiffre, brut, témoigne d’une réalité moins connue : quand une voiture percute un animal sauvage, l’automobiliste n’est pas automatiquement mis en cause, contrairement à la plupart des autres accidents.
Face à ces incidents, les compagnies d’assurance auto ne jouent pas toutes la même partition. L’automobiliste, parfois désarçonné par la brutalité de la scène, doit suivre une marche à suivre précise pour espérer être indemnisé. Et certains réflexes, pourtant déterminants, restent largement ignorés.
Pourquoi les collisions avec les sangliers sont de plus en plus fréquentes sur nos routes
Difficile d’ignorer la progression continue des sangliers sur tout l’Hexagone. Cette expansion redessine les frontières entre faune sauvage et circulation routière. La collision animal sauvage s’est banalisée : chaque année, ce sont des milliers d’accidents sanglier qui se produisent, y compris sur des axes secondaires longtemps tranquilles. La raison ? Un double mouvement : évolution des territoires, transformations des comportements animaux.
L’étendue des zones à risque suit le bond démographique des sangliers. Moins chassés et mieux nourris, ces animaux n’hésitent plus à s’aventurer jusqu’aux abords des villes, traversant routes nationales et départementales en quête de nourriture. L’aménagement du territoire, qui multiplie les routes à la lisière de la forêt, accentue le danger. Le mitage périurbain, la fragmentation des habitats naturels : tout concourt à rapprocher voitures et animaux.
Voici quelques facteurs qui expliquent cette hausse de collisions :
- La circulation d’animaux sauvages atteint son maximum à la tombée du jour et pendant les périodes de reproduction ou de migration.
- Le nombre de collision animal grimpe en flèche à l’automne et en début d’hiver, lorsque les sangliers effectuent davantage de déplacements.
- L’intensification du trafic dans les zones boisées multiplie le risque d’inattendue animal sauvage sur la route.
La France doit aussi composer avec une pression de chasse en baisse et des pratiques agricoles remaniées. Les jachères et les cultures de maïs ou de tournesol attirent toujours plus la faune sauvage. Résultat : la présence animaux sauvages s’étend jusque dans des secteurs autrefois épargnés, et le risque d’accident sanglier accompagne désormais tout conducteur traversant ces régions.
Quels réflexes adopter juste après l’accident : sécurité, constat, premiers gestes
Après le choc avec un sanglier, la sidération guette. Pourtant, l’urgence reste la sécurité. Arrêtez le véhicule prudemment, allumez les feux de détresse, stationnez autant que possible sur le bas-côté. Enfilez le gilet réfléchissant avant de quitter l’habitacle et gagnez un endroit sécurisé, loin du trafic. Avant même d’évaluer les dommages causés à la voiture, la priorité est d’éviter un suraccident.
Pensez ensuite à baliser la zone : posez le triangle de présignalisation à distance raisonnable de l’accident. Appelez sans tarder la gendarmerie ou la police : ce signalement officiel de la collision avec un animal sauvage conditionne bien souvent la suite des démarches auprès de l’assurance.
Gardez vos distances avec l’animal, qu’il soit blessé ou mort. Un sanglier à terre n’est jamais totalement inoffensif. Attendez l’intervention des autorités ou des agents de l’Office français de la biodiversité : ils sauront gérer la situation sans danger.
Sur place, documentez la scène : prenez des photos nettes des dégâts, de la position du véhicule, des traces laissées sur la chaussée (sang, poils). Rédigez un constat amiable détaillé : date, heure, lieu, circonstances exactes, description de l’animal percuté. Le procès-verbal des forces de l’ordre, joint à ce constat, formera le socle de votre dossier d’indemnisation pour les dommages causés au véhicule.
Assurance auto et accident avec un sanglier : comment ça marche vraiment ?
Un choc avec un animal sauvage sanglier ne correspond à aucune situation classique sur la route. Ici, la responsabilité civile du conducteur n’est pas engagée : le sanglier n’appartient à personne. Tout repose donc sur les garanties prévues dans le contrat d’assurance auto.
Quelles garanties couvrent les dommages ?
Plusieurs options existent selon la couverture choisie :
- Avec une formule tous risques, la plupart des dommages causés au véhicule sont pris en charge, quelle qu’en soit la cause, y compris une collision avec un sanglier.
- La garantie dommages tous accidents offre généralement une indemnisation rapide dans ces situations.
- En formule tiers étendu, la garantie collision peut exister, mais elle ne concerne habituellement que les accidents impliquant un tiers clairement identifié : un animal sauvage ne rentre pas toujours dans ce cadre.
Bien souvent, une franchise s’applique, son montant variant d’un assureur à l’autre et selon la garantie activée. Aucun malus n’est infligé, car on considère l’accident animal sauvage comme un aléa extérieur. Cependant, l’indemnisation reste conditionnée à une déclaration de sinistre effectuée dans les temps et à la fourniture du procès-verbal établi par les forces de l’ordre.
Certains assureurs réclament des preuves précises : clichés des dégâts, témoignages de tiers, voire des poils retrouvés sur la carrosserie. Il faut relire attentivement les garanties assurance auto, car chaque détail du contrat peut modifier la prise en charge et le montant versé.
Vos démarches expliquées pas à pas pour être bien indemnisé
Une fois le choc passé, les démarches administratives prennent le dessus. Prévenez votre assureur dans les cinq jours ouvrés : ce laps de temps commence dès le lendemain de la collision. Préparez un dossier complet : photos des dégâts, localisation exacte, date, heure, éventuels témoins. Même si le constat amiable n’est pas obligatoire, chaque élément ajouté peut accélérer la procédure.
Favorisez l’échange direct avec votre assureur. Décrivez précisément la scène : type de route, conditions de visibilité, vitesse, présence d’autres animaux sauvages. Ajoutez le procès-verbal des forces de l’ordre si elles sont venues sur place : ce document est souvent déterminant pour la compagnie.
Il arrive que l’on s’interroge : comment savoir s’il s’agit d’un animal sauvage ou d’un animal domestique ? La responsabilité varie : si l’animal est domestique, le propriétaire peut être mis en cause. Avec un sanglier, aucun maître n’est identifié, et l’indemnisation dépend uniquement des garanties souscrites.
Pour les dommages matériels et dommages corporels, la gestion diffère. Pensez à fournir certificats médicaux ou rapports d’expertise si des blessures sont à signaler. Restez attentif aux zones à risque : bords de forêts, secteurs boisés, horaires propices aux traversées animales : ces éléments pèseront dans l’analyse de votre sinistre par l’assurance.
Sur nos routes, la silhouette massive du sanglier n’est jamais bien loin. Connaître les bons gestes et anticiper les démarches, c’est transformer l’imprévu en simple accident de parcours, pas en naufrage administratif.


